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Kisangani, autrefois Stanleyville jusqu'en 1966, tire son origine du poste colonial fondé en décembre 1883 par l'explorateur Henry Morton Stanley, sur l'île "Wana Rusari". L'île était habitée par des clans de pêcheurs Enya, en plein milieu des chutes "Wagenia", surnommées "StanleyFalls" par Stanley.
Le 2 décembre 1883, fondation de la station Stanley-Pool sur l'île Wana Lesali.
Février 2010 :
L'île est située à quelques mètres de la rive du site de la ville actuelle, sur la rivière Lualaba qui est un ensemble de 7 chutes réparties sur 100 km entre Kisangani et Ubundu.
Avant de s'appeler "Stanleyville", on l'a longtemps appelée "Poste des StanleyFalls" ou "les Falls" tout court ou encore "Boyoma" (nom africain des chutes). On nomme d'ailleurs Boyomais les habitants de Kisangani. D'autre part, Kisangani est le nom swahili. En lingala, l'endroit s'appelle Singitini (ou Singatini). Ces deux noms ont d'ailleurs le même sens : "le village dans l'île". Le nom "Kisangani" a, semble-t-il, été usité de façon constante par les indigènes, concurremment avec la dénomination "Stanleyville". Dans le manuel de Swahili édité par les Frères Maristes dans les années 20 (il y a un exemplaire sur CongoForum et sur le site de Kolwezi), on trouve un exemple de construction du complément de lieu "depuis X jusqu'à Stanleyville" qui est traduit "toka X mpaka Kisangani".
(Source Guy De Boeck, 2009).
Après la fondation du poste, Stanley y a laissé M. Adrien Binnie, un ingénieur Ecossais en charge d'entretenir des relations commerciales avec les autochtones et de représenter l'Etat Indépendant du Congo. Dans la même période, les esclavagistes venus de Zanzibar, généralement erronément appelés "Arabes" par les européens de l'époque (en fait des bantous swahilis islamisés), atteignent StanleyFalls avec à leur tête Hamed bin Muhamed al Murjebi yaani Tippu-Tipp, surtout connu comme "Tippo-Tip". Ce surnom ("celui qui cligne des yeux") lui venait d'un tic qu'il avait, en cas de forte émotion.
Stanley et Tippo-Tipp
Le récit de "La Fondation de Stanleyville" a été publié dans la "Revue du Touring Club de Belgique" en octobre 1936. Cliquer ici pour le lire.
En 1958, F.M. DE THIER, qui fut ensuite le premier maire de la ville, a rédigé un ouvrage d'une cinquantaine de pages retraçant l'historique de Stanleyville sous le titre "Singatini". Cliquer ici pour le lire ou sur l'image ci-après.
"En ce qui concerne les "Arabes", il serait plus correct de les désigner par le terme "Ngwana" ce qui veut dire "hommes libres", par opposition aux esclaves . En effet, cela explique que la version du swahili qui est parlée dans la Province Orientale a été appelée "kingwana" ou "langue des Ngwana". Les Ngwana sont des marchands d'ivoire et d'esclaves venus de la côte orientale d'Afrique qui ont dominé la région pendant une cinquantaine d'années."
(Source Guy De Boeck, 2009)
Les relations entre les fonctionnaires de l'Etat Indépendant et les "arabes" se compliquent. Des combats sont engagés et après de lourdes pertes, le poste a été abandonné en 1887 au profit des esclavagistes.
En 1888, l'Etat Indépendant obtient (après des négociations à Zanzibar) une entente pour l'établissement d'une forme de pouvoir, en nommant Tippo Tip comme premier gouverneur du district de "Stanleyfalls" qui s'étend de l'Est Tanganyika à l'Ituri en passant par le Maniema.
Le 15 juillet 1898, le district de Stanleyfalls devient Province Orientale avec comme chef lieu Stanleyville, qui obtient le statut de ville grâce à l'ordonnance Nº12/357 du 06 septembre 1958, qui la divisait en 4 communes : Belge I (Mangobo et Tshopo), Belge II (Lubunga), Bruxelles (Kabondo) et Stanley (Makiso).
(Sources : Wikipedia 2007, Monuc 2006 et Guy De Boeck.)
Mgr Grison.
(Source "Les Merveilles du Congo Belge" - 1930 ?)
Dans le livre " L'Urbanisme au Congo Belge", édité par le Ministère des Colonies, sous le Ministre Dequae qui fut Ministre des Colonies entre 1950 et 1954, il est indiqué qu'en septembre 1897, le Révérend Père Gabriel Grison débarque à Stanleyville où il est accueilli par le chef de zone Monsieur Malfayt. Il fonde la mission de Saint-Gabriel et y célèbre la première messe à la Noël 1897. Fin 1900, la mission de Stanleyville est fondée à son tour.
(Source : Pierre VAN BOST)
Monseigneur Grison a été enterré à la Mission St-Gabriel et un monument lui est consacré en ville.
Groupe de chefs de la région de Stanleyville réunis à l'Ecole des Frères Maristes.
Mars 1933 :
Le Prince Léopold, Duc de Brabant, en uniforme de major des Grenadiers, en visite avec la Princesse Astrid à Stanleyville, salue l'étendard de la Force Publique.
7 avril 1953 :
Réception du Prince Napoléon, le 7 avril 1953, à Stanleyville. Le Prince Napoléon est le petit-fils du Roi Léopold II et l'héritier du trône impérial de France. Il est décédé en 1997.
(Source : Thierry RAVET, novembre 2012)
Qui peut situer le bâtiment à l'arrière-plan ?
1955 :
Visite de Camille Huysmans, Président de la Chambre des Représentants, ici à l'Otraco.
Eté 1955, visite du roi Baudouin :
Voir l'album des photos.
Juillet 1956 :
Visite de Paul-Henri Spaak, Ministre des Affaires Etrangères.
En 1957, le roi Léopold III et la princesse Liliane ont fait un voyage de plusieurs semaines au Kivu. Au cours de ce voyage, le Roi assista dans les Virunga aux prises de vues du film « Les seigneurs de la forêt » tourné pour la Fondation Internationale Scientifique dont il était président d’honneur.
Le 30 mars 1957, terminant leur long voyage, le roi Léopold III et la princesse Liliane, arrivèrent à la gare de Stanleyville Rive-Gauche par train spécial en provenance de Ponthierville. Les augustes voyageurs avaient voyagé dans la voiture de service du Directeur Général du C.F.L., voiture transférée pour l'occasion d'Albertville à Stanleyville. A leur descente du train le Roi et la Princesse ont été accueillis par les autorités locales (le seul civil dans l’assemblée est mon père Jean Van Bost, chef de la 1re circonscription du C.F.L.). De la gare, ils se sont rendus ensuite à l'embarcadère C.F.L. pour monter dans la vedette du C.F.L. qui les déposa à la Rive-Droite.
En 1959, une fois le film terminé, le Roi et la Princesse sont revenus au Congo et le 5 avril, ils rehaussèrent de leur présence la première projection du film au Congo qui eut lieu au Cinéma Palace à Stanleyville. Avant de quitter Stanleyville, le Roi et la Princesse apposèrent leurs signatures à la première page du tout nouveau livre d’or de Stanleyville qui avait obtenu la statut de ville le 1er janvier de cette même année.
(Source : Pierre VAN BOST)
La première page du Livre d'Or de Stanleyville.
(Source : "Stanleyville, Où le Lualaba devenait Congo", Roger Depoorter, Collection Grands Documents, Edition Didier Hatier, 1992.)
En effet, un décret de Gouverneur Général en date du 6 septembre 1958 et entrant en vigueur le 1er janvier 1959 créait la ville de Stanleyville. La ville fut divisée en communes ayant chacune à sa tête un bourgmestre; à la tête de la ville elle-même se trouvait un premier bourgmestre.
Les bourgmestres étaient assistés pour la ville par un conseil de ville, pour les communes par des conseils communaux. Les bourgmestres des communes et les membres des conseils communaux étaient élus. Quant au conseil de la ville, il comprenait des membres de droit, les bourgmestres des communes, des membres nommés parmi les représentants de sociétés, des classes moyennes … et des membres représentant les conseils communaux.
La première consultation communale eut lieu à Stanleyville le dimanche 14 décembre 1958.
(Source : Pierre VAN BOST)
(Source : "Stanleyville, Où le Lualaba devenait Congo", Roger Depoorter, Collection Grands Documents, Edition Didier Hatier, 1992.)
Vers la fin de l'année 1958, la ville est devenue la forteresse de Patrice Emery Lumumba, qui y lance le Mouvement National Congolais (MNC). Après l'assassinat de Lumumba en 1961, Antoine Gizenga y a installé un gouvernement qui a rivalisé avec le gouvernement central de Léopoldville (maintenant Kinshasa).
(Sources : Wikipedia 2007, Monuc 2006 et Guy De Boeck.)
Mai 1959 :
"Désormais, le quartier européen de Stanleyville peut être habité par les Congolais. Notre photo montre N. Mondo, commis dans une banque de la place, le premier indigène à occuper une maison dans le centre de la ville, disputant une partie de cartes en famille, chez lui."
(Belga-DEWI. 29/5/1959)
17 décembre 1959 :
"AU CONGO BELGE.
S.M. le Roi Baudouin, qui a entrepris un voyage à travers le Congo Belge et le Ruanda-Urundi, est arrivé en avion le 17 décembre 1959 à Stanleyville, accompagné par le Ministre De Schrijver.
Voici le Roi salué à son arrivée par M.H.A.Cornélis, Gouverneur Général."
Arrivée du Roi à Stanleyville. A sa descente d'avion, le Roi traverse l'aérodrome
de Stanleyville au milieu d'une foule tumultueuse qui a rompu les barrages de police. Photo Belga 18.12.1959.
1959 :
Dégradations causées dans le quartier Mangobo lors des émeutes.
Novembre 1959 :
Jeep armée pour faire face aux émeutes.
Décembre 1959 :
Blindé.
13 juillet 1960 :
Bulletin d'information radio (station à déterminer) capté sur ondes courtes :
1961 :
Antoine Gizenga, 1er ministre de la rébellion en 1961, photographié dans son bureau de Stanleyville. Son gouvernement a été reconnu par plusieurs pays d'Afrique, d'Asie et d'Europe de l'Est en février 1961.
Avril 1961 :
UN CHEF REBELLE À L'INAUGURATION D'UN JOURNAL
Antoine Gizenga, à droite au premier plan, chef du régime rebelle de Stanleyville, au Congo, et le général Victor Lundula, commandant en chef de l'armée de Stanleyville, participent à l'inauguration de la première édition du journal de l'armée à Stanleyville récemment. Gizenga tient la bouteille de champagne utilisée lors de l'inauguration tandis que Lundula tient le portrait de Patrice Lumumba, ancien premier ministre assassiné du Congo.
Général Victor Lundula
En octobre 1962, Stan comptait encore deux cinémas, des salles de fêtes avec discothèque et des restaurants. L’hôtel Congo Palace était le rendez-vous des étrangers et les commerces de détails étaient aux mains des Pakistanais et des Grecs. Dans le domaine médical, la ville comptait l'hôpital général de 800 lits, la clinique nationale (ancien hôpital des Européens), un laboratoire et la léproserie de Maleke.
(Source : Jean-Pierre Sonck).
Le régime de Gizenga a été brisé en 1962, mais de 1964 à 1967, la ville a été le théâtre de troubles sanglants avec les grandes exécutions publiques des autorités insurgées (16 condamnés) à la place des martyrs en 1964.
(Passer le curseur sur la photo).
Après la prise de Stanleyville, en août 1964, le lieutenant général Olenga, commandant en chef de l’armée populaire de libération, installe le gouvernement révolutionnaire provincial de Kinghis qui est responsable de nombreuses exécutions au monument Lumumba.
Le Général Nicolas Olenga.
Source : "Massacro a Stanleyville" de David Reed (traduit de l'anglais "111 days in Stanleyville". Editions Longanesi, Milan, 1967).
Ce gouvernement révolutionnaire est également à l’origine de la ruine du commerce car il décide de ramener les prix au niveau de 1960. Le 26 août, le lieutenant général Olenga revenu du front après sa défaite à Bukavu destitue Alphonse Kinghis et son gouvernement est neutralisé.
A défaut de pouvoir elles-mêmes émettre des timbres, les autorités décident de surcharger les timbres existants du nom de la République Populaire du Congo.
En août 64, certains belges peuvent circuler sous le couvert d'une autorisation délivrée par les autorités locales. Gilbert Hellemans est l'un d'entre eux:
(Cliquer sur l'image pour télécharger un fichier pdf comprenant divers documents).
1964 :
Un document administratif du Colonel Opepe.
Par le décret-loi du 5 septembre suivant, la République Populaire Congo est créée et la présidence est confiée à Christophe Gbenye qui reçoit également le titre de chef du gouvernement constitué à Kisangani et reconnu par sept pays dont l'ancienne URSS et l'Egypte.
Défilé de la victoire avec les recrues Simbas. A l'arrière-plan, le bâtiment Philips.
Le défilé de la victoire passe devant le bâtiment de la Nouvelle Poste (à droite).
Les ressortissants belges sont pris en otage et menacés de mort. Il s'agit de la plus grande prise d'otages du 20ème siècle. Le consul Patrick Nothomb fait tout son possible pour éviter le pire et raconte l'aventure dans un livre.
Le Consul américain Michael HOYT et le Consul belge, le baron Patrick NOTHOMB.
Source : "Massacro a Stanleyville" de David Reed (traduit de l'anglais "111 days in Stanleyville". Editions Longanesi, Milan, 1967).
17 et 20 novembre 1964 :
La libération des otages par les parachutistes s'effectua dans le cadre de l'Opération Dragon Rouge et de l'Ommegang pour ce qui est des troupes terrestres. Les blindés de l'Ommegang arrivèrent le 24 novembre à Stanleyville.
Numéro 32 de l'association Mémoires du Congo consacré aux évènements de 1964. Cliquer sur l'image pour lire la revue ou bien ICI. Les remarquables revues trimestrielles de Mémoires du Congo sont disponibles gratuitement au format PDF sur leur site.
Paris Match Belgique du 25.11.2021 consacre quelques pages à Brigitte Peneff rescapée de la fusillade des otages. Cliquer sur l'image ou ce lien pour télécharger les pages.
Qu'est-il advenu des protagonistes de la prise d'otages ? Les plus malins (Olenga, Soumialot, Gbenye) étaient déjà loin quand le parachutage sur Stanleyville s'est déroulé. Ceux qui sont restés ont été dénoncés par la population qui n'avait pas collaboré avec les simba (c'est à dire 1/5e des habitants). D'autres étaient inscrits sur des listes de paie (simba ou fonctionnaires) et les moins malins s'étaient fait faire le portrait en uniforme simba dans un des studios de la ville (voir ci-après) et ils ont été reconnus. Gaston Soumialot est mort le 11 novembre 2006 dans le Bas Congo. Le vieux rebelle lumumbiste Christophe Gbenye est décédé à 88 ans le 2 février 2015 à Kinshasa où il vivait. En 2009, il était président du Mouvement National du Congo (MNC/Lumumba). Le Général Olenga aurait été assassiné en République Populaire du Congo Brazza en 1986.
(Source Jean-Pierre SONCK)
Deux rebelles congolais de la bande connue sous le nom de Simbas (jeunes lions) prennent la pose de ce qu'ils considèrent comme une amusante mise en scène dans un studio de photo stanleyvillois. L'un d'eux porte un couteau à la gorge de son camarade qui fait semblant de boire à la bouteille. La ville de Stanleyville fut le théâtre de massacres sanglants.
(Source photo et texte : Associated Press)
Un groupe de rebelles congolais connus sous le nom de Simbas prend la pose dans un studio photo de Stanleyville. Ils portent un mélange bizarre de vêtements civils et militaires.
(Source photo et texte : Associated Press)
Le 24 novembre 1964, la ville tombe aux mains des parachutistes belges du 1er bataillon de Diest qui y accueillent la 5e Brigade mécanisée de l’ANC.
Image extraite de ce document rédigé en novembre 2014 et qui contient d'autres photos ainsi qu'un lien vers une vidéo.
Dans l'après-midi du 24 novembre, le général Mobutu et l'administrateur en chef de la Sûreté, Nendaka, débarquèrent à l’aérodrome de Simi Simi à Stanleyville qui était sous le contrôle des parachutistes belges. Ils organisaient le regroupement des otages européens et des habitants étrangers en vue de leur évacuation vers l’Europe. Le général Mobutu était accompagné d’une escorte de parachutistes congolais entraînés par des Israéliens. Il ordonna d’arrêter l'évacuation des réfugiés congolais car plusieurs simba s’étaient échappés en se faisant passer pour des civils. Victor Nendaka installa un poste de contrôle pour filtrer les Congolais en partance pour Léopoldville et les parachutistes congolais traitèrent les suspects selon des méthodes assez brutales. Beaucoup de militaires et de civils congolais originaires de Stanleyville, dont le gouverneur Mahurubu, avaient perdu leur famille quand les rebelles avaient pris la ville et ils criaient vengeance.
La répression contre ceux qui avaient servi la rébellion débuta à l’aérodrome où les parachutistes congolais avaient mis la main sur plusieurs rebelles mais les cités indigènes y avaient échappé par manque de moyen.
Après l’occupation de Stanleyville par les troupes de la 5e Brigade Mécanisée, la garnison reçut en renfort le 12e Bn commando katangais « Diabos » qui avait rejoint la ville par la voie aérienne et l'administrateur en chef de la Sûreté Victor Nendaka prit la résolution d'organiser des opérations de ratissage dans les cités indigènes, car de nombreux rebelles s’y cachaient et vivaient aux dépens de la population. Il se rendit au QG de la 5e Brigade, où il prit contact avec les officiers de l’Etat Major.
Le 29 novembre, le col BEM Vandewalle établit l’ordre d’opération n° 5 qui donnait pour mission à sa brigade de défendre Stanleyville, de créer une tête de pont sur la rive gauche et de nettoyer les diverses cités indigènes établies autour de la ville européenne. Cette opération consistait à tendre un rideau de troupes entre la ville européenne et les cités avant de les vider de leurs habitants indigènes qui étaient filtrés, puis regroupés dans un endroit public afin de permettre la recherche des rebelles simba et des armes. Avant l’opération, des tracts en trois langues furent imprimés de toute urgence à Léopoldville et des mégaphones furent demandés au ministre de l’Intérieur Munongo.
(Source Jean-Pierre SONCK)
Un Congolais de 15 ans sauve d'une mort certaine des missionnaires pris en otage :
Eric Iduma Gitoni raconte ici comment il a procédé pour organiser le sauvetage des missionnaires.
La photo à sa descente d'avion est extraite de ce document.
Décembre 1964 :
Télécharger le document en plus grand.
Texte du télégramme envoyé début décembre 1964 à Léopoldville par Victor Nandaka en vue de la réalisation du tract ci-après :
Le 3 décembre 1964, les commandos katangais et le peloton de parachutistes congolais furent engagés dans ces opérations avec l’appui du peloton blindé Kowalski. Les tracts furent lâchés par avion DC-3 au-dessus des cités qui étaient encerclées par la troupe. Puis des soldats firent des appels par mégaphone aux habitants leur demandant de porter un bandeau blanc autour de la tête et de se rendre au stade « Lumumba » où ils devaient être mis à l'abri de toute influence rebelle.
Les soldats passèrent à l'action et fouillèrent chaque habitation des cités indigènes « Mangobo » et « Belge I » qui furent ratissées jusqu'à la Tshopo. Près de 500 rebelles en furent délogés et environ 150 d’entre eux furent dénoncés par la population et conduits par les militaires à la prison centrale pour y être interrogés. Les individus de nationalité étrangère furent conduits à Léopoldville et écroués à la prison de Ndolo. Le peloton blindé Kowalski et les commandos katangais eurent plusieurs blessés, mais le sinistre Alphonse Kingisi*, qui avait fait exécuter tant de Congolais, fut abattu et son corps fut promené sur le capot d'une jeep avant d'être exposé sur les ruines du monument Lumumba.
Ce personnage sans scrupule était un évêque de la secte religieuse Kitawala issue du Watch Tower, mais fortement corrompue par la sorcellerie : elle était xénophobe et repoussait toute autorité humaine et toute règle morale…
Le ratissage des cités « Mangobo » et « Belge I » fut suivi le 8 décembre par le bombardement à coups de mortiers lourds de la cité « Bruxelles » rebaptisée « Kabondo » où une patrouille blindée du Lt Kowalski avait subi des pertes. Cette cité s'étendait le long de la route de l’Ituri, mais la majorité avait fui en brousse et il ne restait que deux à trois mille personnes. La population de « Kabondo » fut rassemblée le 11 décembre au camp Ketele tout proche et cette cité fut également nettoyée de ses rebelles simba.
*Les noms des Congolais s'écrivent de plusieurs manières, Kingisi ou Kingis. Il existe plusieurs variantes également pour le nom de Soumialot/Soumaïlé ou Bidalira/Bitotelo, Kabila/Kabilat.
(Texte "Le ratissage de Stanleyville", Jean-Pierre SONCK)
Les évènements militaires et politiques de 1964 ont été racontés par Jean-Pierre Sonck dans son texte "Echec à l'Armée Populaire" que vous pouvez télécharger ici.
Il a été très difficile aux rescapés de la rébellion de '64 de rentrer en Belgique en raison de la disparition de leurs papiers lors des évènements qu'ils vécurent. L'administration belge exigea tous moyens de preuve pour les autoriser à vivre en Belgique. Le cas de Michèle Zoll est exemplaire. Blessée par balle lors de la fusillade durant laquelle son mari fut tué, il lui fut demandé de prouver qu'elle était bien mariée et que ses enfants étaient légitimes. Des gens connus ont été sollicités pour fournir des attestations sur l'honneur. Voici celle de André Schöller, Vice-Gouverneur Général Honoraire du Congo:
La Rébellion
de 1964 à Kisangani fait l'objet du mémoire de Ch. Muabilay - Tshi Bola en 1971 pour l'obtention du grade de Licencié en Sciences Politiques et Administratives de l'Université Libre du Congo.
Cliquer sur l'image ou ICI pour télécharger le document.
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QU'EST DEVENU L'OR DES SIMBAS ?
En 1964, des quantités importantes d’or ont été transférées au Soudan par le gouvernement rebelle de Stanleyville.
Voir l'article publié par "La Libre Afrique" le 6 mai 2019 ou le télécharger ICI.
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En mai-juin 1966 est élaborée la loi Bakajika qui définit la propriété foncière et "nationalise" une série de biens privés.
Le 23 juillet 1966, les Katangais du régiment Baka se mutinent pour une question de solde et les Diabos du 12e bataillon commando assassinent le colonel Tshatshi, commandant la 5e Brigade mécanisée. Le 27 juillet de la même année, un cessez-le-feu est obtenu entre les Katangais et les mercenaires du 6e bataillon commando européen du colonel Bob Denard, sous l'impulsion du premier ministre Général de Brigade Léonard Mulamba, accompagné du Ministre de l'intérieur Tshisekedi wa Mulumba. Deux mois plus tard, les Katangais sont chassés de la ville par les mercenaires de Bob Denard et font retraite vers le Katanga mais ils sont capturés par l’ANC et internés dans des camps d’extermination de l’Equateur.
(Sources : Wikipedia 2007, Monuc 2006, Guy De Boeck et Jean-Pierre Sonck.)
Le 5 juillet 1967, les mercenaires conduits par Bob Denard et Jean Schramme se mutinent à leur tour pour tenter de ramener Moïse Tshombe au pouvoir et ils s’emparent de la ville après de durs combats, mais ils ne peuvent résister aux contre-attaques de l’ANC qui réoccupe la ville une semaine plus tard.
(Pour voir les pages consacrées à "La Guerre des 10 jours", cliquer sur l'image ou ICI.)
"Ce reportage paru dans le Patriote Illustré me concerne aussi. J'y étais
et je sais ce qui c'est réllement passé. Dans la nuit du 12 au 13 juillet 1967, nous attendions tous d'être fusillés par l'ANC juste
après le départ des mercenaires. J'étais au Congo-Palace avec ma famille, d'autres blancs et ... les journalistes. Voici quelques précisions :
1) - Page de couverture et page physique n°3 (page 5 ou 1825 du document lui-même) : les photos sont prises au camp militaire de l'ANC dénommé Camp Ketele.
2) - La mission évangéliste dont on voit le bâtiment à l'arrière-plan d'une photo était située en face du Camp Ketele et était auparavant occupée par l'armée du Salut. Au milieu, il y avait la route de l'Ituri qui venait de la ville pour la zone de Kabondo.
3) - Les photos page 6 (8/1828) sont probablement prises au Camp KETELE également.
4) - Sur la page 14 (17/1837), les soldats de l'ANC qui investissent la ville se trouvent sur le début de l'avenue de l'Eglise venant de la rive gauche du fleuve en passant par la cathédrale elle-même. Ils se dirigeaient vers le Congo-Palace où ils nous ont fait descendre pour nous fusiller tous. Nous n'avons eu la vie sauve que grâce à l'arrivée rapide du lieutenant Tshilunda qui ramenait l'ordre de protéger tous les expatriés sur le champ. L'ordre venait directement du Général Tschiniama.
Le bâtiment qu'on voit sur la droite de la photo derrière les soldats se trouve en face de la banque du Congo et derrière ce bâtiment on aperçoit la N.A.H.V qui se trouve sur la place de Saio.
J'avais 21 ans à l'époque et je dois préciser que toutes les épaves qu'on voit sur ce documents sont des véhicules de l'ANC
détruits par les mercenaires qui ont pris la ville en une demi-journée."
(Source : Alex da Silva Martins, septembre 2012.)
En 1967, les mercenaires de Schramme et les Katangais ne fûrent pas chassés de Stan. Ils évacuèrent Stan espérant arriver au Katanga mais la transition entre Denard et Schramme en décida autrement. L'armée congolaise n'a jamais vaincu, nulle part. Les mercenaires tinrent bon pendant des mois avec environ une soixantaine d'européens et environ 500 katangais tout en n'étant plus ravitaillés en munitions ni en vivres face à pratiquement toute l'armée congolaise d'environ 18.000 hommes.
(Source : Raymond Smekens, mars 2012.)
Bob Denard en 1967.
En juin 1970, des festivités ont lieu pour commémorer le 10ème anniversaire de l'Indépendance. Le Roi Baudouin vient assister à la commémoration.
Dans les années qui suivent la prise du pouvoir par le général Joseph-Désiré Mobutu, ce dernier entame à partir de 1972 une campagne d’«authenticité» afin de maintenir sa popularité. Le pays est renommé République du Zaïre en 1971 et portera ce nom jusqu’en 1997. De même, le fleuve Congo est rebaptisé Zaïre et une nouvelle monnaie, le zaïre, remplace le franc. Les noms des personnes sont africanisés. Le général Mobutu prend le nom de Mobutu Sese Seko et oblige tous ses concitoyens à supprimer les prénoms à connotation occidentale et à rajouter un «postnom». L'abacost («à bas le costume») est promulgué, interdisant le port de costumes occidentaux, et de nombreuses villes sont rebaptisées. Stanleyville devient Kisangani.
(Source : Wikipedia 2012)
En 1999, Kisangani fut le théâtre des premiers échanges de tirs entre l'Ouganda et le Rwanda, épisode dit de la "Guerre de 3 jours", du 15 au 17 août 1999, consécutifs à la fin de la coalition anti-gouvernementale du Rassemblement congolais pour la Démocratie (RCD) en deux factions basées à Kisangani et Goma. Les combats concernaient également les mines de diamants situées à proximité de la ville. Des militaires qui ont participé aux combats témoignent (en anglais).
(Source : Wikipedia, mars 2012.)
La "Guerre des Six Jours" est l'appellation des affrontements meurtriers entre les armées ougandaises et rwandaises sur le territoire de la ville de Kisangani qui subit de nombreux dégâts, du lundi 5 au 10 juin 2000 durant la Deuxième guerre du Congo. Selon le Groupe Justice et Libération, une association des Droits de l'Homme basée à Kisangani, les affrontements causèrent environ 1 000 morts et au moins 3 000 blessés dont la majorité dans la population civile. L’évènement est nommé Guerre des Six Jours car il a duré six jours mais aussi parce qu’il a duré du 5 au 10 juin comme la Guerre des Six Jours entre Israël et la Ligue arabe en 1967.
Kisangani avait déjà été la scène d’affrontements entre les troupes rwandaises et ougandaises en août 1999 et le 5 mai 2000. Mais les affrontements de juin 2000 furent les plus meutriers et ont sérieusement sinistré une grande partie de la ville avec plus de 6 600 obus tirés.
(Source : Wikipedia, mars 2012.)
Un article est paru à ce sujet dans "Le Soir Illustré" du 21 juin 2000.
Le 30 juin 2010, un défilé a lieu lors des festivités du Cinquantenaire de l'Indépendance.
Armoiries de Stan (époque coloniale) :
Ce blason aux proportions incorrectes (voir correction effectuée ci-après) a été élaboré le 16 juin 1960. Ce sont les dernières armoiries attribuées par l'administration coloniale belge. Il est peu probable que ce blason ait été utilisé officiellement puisque créé une quinzaine de jours avant l'Indépendance.
La bande "ondée" représente le fleuve Congo et la lettre S la première du nom Stanleyville. Placer la lettre initiale du nom de la localité dans les armes civiques était habituel dans l’héraldique des villes du Congo belge, comme le « L » de Léopoldville et le « E » d’Elisabethville, dans les armoiries de ces deux villes. Les poissons font référence aux pêcheries Wagenias et à leur importance. La couleur verte évoque la forêt qui entoure la ville.
(Source : Pierloz Patrick : « L'héraldique civique du Congo belge (1908 - 1960) » ("Civic Heraldry of Belgian Congo (on 1908 - 1960), in " Kisugulu ", N 75, in March, 2001. Images and information provided by Patrick Pierloz, Belgium.)
J'ai dessiné le blason de Stanleyville sur base de sa description en langage héraldique:
« De sinople à la fasce ondée d'argent accompagnée d’un S d’or en chef et de deux poissons adossés de même en pointe » et la devise « cuncti gens una », d'argent sur un listel de sinople.
Je ne suis pas le créateur de ce blason. Celui-ci a été créé par le Conseil Héraldique de Belgique et octroyé par S.M. le Roi des Belges Baudouin 1er par des lettres patentes publiées dans le numéro 29 bis du "Moniteur Congolais" du 29/6/1960. Il s'agissait du dernier numéro publié par le Gouvernement Général du Congo Belge.
Une lettre patente est une sorte de décret par lequel le Roi octroie un titre de noblesse ou des armoiries, à une personne privée ou morale. Jadis, on parlait de « lettre de noblesse ».
En fait, le blason représenté n’est pas entièrement correct : en le dessinant en 2000, j’ai commis des erreurs sur le plan des proportions. Dans mon livre « Armorial du Congo » (1ière éd. 2003), j’ai placé une version corrigée accompagnée de la devise « cuncti gens una « (tous d’une même famille) dans un listel, en accord avec les dispositions de la lettre patente du 16 juin 1960.
Afin que vous puissiez corriger ce blason dans votre site, j’ai joint le blason corrigé, ainsi que la devise qui se place en-dessous.
D’autre part, le modèle que vous présentez ne provient pas de mon article dans les numéros 75 et 76 de Kisugulu. Ce blason n’y figure pas. Il a été copié sur le site « Heraldry of the World » (www.ngw.nl) où j’ai également transmis des documents. Le gestionnaire de ce site cite erronément la référence de Kisugulu pour ce blason et n’a pas encore corrigé à ce jour la version erronée (en fait, d’autres blasons du Congo que j’ai fourni à ce site devraient aussi être corrigés).
Alors voici l’explication : en fait, j’ai bien dessiné moi-même, en 2000, à l’aide d’un logiciel de dessin, et pour les besoins de mon livre sur les armoiries du Congo, le blason qui figure sur votre site.
J’ai trouvé cette information dans le Bulletin mensuel n° 64 de décembre 1960 de l’Office Généalogique et Héraldique de Belgique, dans un article de Roger Harmignies. Comme l’article ne comportait que le blasonnement du blason de Stanleyville (c’est-à-dire sa description en langage héraldique), mais pas de modèle dessiné, j’ai donc été amené à en réaliser le graphisme. Mais les proportions de l’écu étaient erronées dans ma première version que j’ai envoyée au site « Heraldry of the World », où elle a été copiée pour votre site. C’est la seconde version corrigée que j’ai utilisée dans mon livre et que je joins ici.
(Source : Patrick Pierloz, mars 2012).
Les armoiries utilisées en 2009 (pas d'autres infos pour l'instant).
Stanleystad pour les néerlandophones, la ville possède des soeurs aux USA : Stanleytown en Virginie, Stanleyville en Caroline du Nord et Stanleyville, une localité abandonnée dans le parc national du Gros-Morne au Canada.
Liste des maires de la ville depuis 1960 :
Voir la page consacrée aux maires.
Liste des gouverneurs de la Province Orientale :
Voir la page consacrée aux gouverneurs.