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"Parmi les travaux du charpentier, le plus important est la fabrication des pirogues.
Dans cette fabrication, le choix de l'arbre constitue un point primordial. L'essence choisie doit être telle que le bois ne se fende pas sous l’action de l'outil ou du soleil, et ne se gonfle pas à la suite d'un séjour prolongé dans l'eau. Une fois l'arbre découvert, il faut le dépouiller de toutes ses branches au moyen d'une hachette, puis l'abattre. Quand ces travaux préparatoires, qui durent plusieurs jours, sont terminés, l'artisan enlève l'écorce au moyen de l'herminette et coupe le tronc à la dimension voulue. Il creuse et façonne ensuite ce bloc massif jusqu'à ce que la forme de l’embarcation soit ébauchée.
Plusieurs semaines, voire plusieurs mois sont nécessaires pour atteindre ce résultat. A ce moment le travail est interrompu. L'indigène place des rondins sur le chemin qui mène à la rivière, puis aidé de ses compagnons, il traîne la pirogue ébauchée jusqu'au fleuve, au fond duquel il la laisse séjourner pendant plusieurs mois après avoir eu soin de la fixer solidement au moyen de quelques pieux.
Quand l'embarcation est restée suffisamment dans l'eau, l'artisan la retire, l'amène sur la berge et reprend son travail. Il amincit le canot jusqu'à ce que le fond et les parois atteignent l'épaisseur nécessaire, puis il lui donne le fini. En effectuant ces diverses opérations, l'indigène ne travaille pas au hasard. Une longue habitude lui permet de donner à l'embarcation les formes voulues: celle-ci aura une poupe, effilée de façon à offrir moins de résistance à l'eau, tandis que la proue sera beaucoup plus courte. Toute pirogue est faite d'une seule pièce, sans un clou, sans une fissure.
Il existe deux types d’embarcations : la pirogue à fond plat, plus ou moins longue, et pouvant contenir jusqu'à quatre-vingts pagayeurs, et la pirogue légère, à fond arrondi, et basse, employée dans les eaux peu profondes, et qui ne peut prendre que deux ou trois personnes à son bord."
(Source : Revue du Touring Club de Belgique, n° 12, 15 juin 1936, pages 188 et 189. Texte extrait de l'article "Le Congo, les Congolais et Nous" de R. Borgerhoff).
1936 :
Construction d'une pirogue.
Grandes pirogues au Stanley Pool.
Sans date, époque coloniale :
Pirogues Lokele.
Pirogues Lokele près des pêcheurs Wagenias.
Pirogues Lokele à proximité des chutes Wagenia.
Pirogues Lokele.
Pirogues Lokele.
Les pirogues non loin du "Pourquoi Pas" (au fond à droite). Photo Semal.
1947 :
Pirogues à la berge.
1950 :
1955 :
Pirogues Lokele à la rive près des échafaudages des pêcheurs Wagenias.
1956 :
1967 :
Pirogues Lokele en aval des chutes de la Tshopo.
Février 2005 :
Décembre 2005 :
2006 :
Voir une vue similaire vers 1978.
Janvier 2008 :
Le bâtiment à l'arrière-plan est l'ex-Pourquoi Pas.
Mars 2008 :
Photo extraite de la galerie photo de Dan Fahey.
Accostage à Lubunga, rive gauche, mars 2008 :
Septembre 2009 :
Le "port" des pirogues près de la cathédrale.
Toujours actif en novembre 2016 :
Novembre 2011 :
Février 2014 :
Le mélange de l'ancien et du moderne... Lorsque le moteur ne peut être fixé à l'extérieur de la pirogue, on découpe celle-ci.
Il faut ensuite refaire l'étanchéité avec les moyens du bord...
Voir aussi la page "Les régates"
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